Contacts virtuels avec les personnes âgées : 57% des Français pensent que les nouvelles technologies limitent les rencontres en réel.
L’avis de Ronan Chastellier : « L’interposition de technologie entre nous et nos aînés via les écrans, les visioconférences etc. si elles permettent un maintien du contact, créent aussi une illusion de proximité qui est factice, un manque d’humain et d’être en chair et en os”.
Une tendance à oublier les personnes âgées ? Pour 81% des Français, les réseaux sociaux et la technologie n’y sont pas pour rien.
Ronan Chastellier : « Il y d’un côté, ceux qui sont dans l’hyperactivité, le temps court et les personnes âgées qui incarnent le temps long. Si les personnes âgées ont le sentiment d’être un peu dépassées, c’est aussi que cette course à la technologie et à la modernité pousse à « oublier » ce qui est plus ancien, ce qui est de l’ordre du passé”.
Isolement des personnes âgées : pour 66% des Français, la crise du coronavirus leur a ouvert les yeux.
Ronan Chastellier : » Les personnes âgées sont dans une certaine invisibilité et marginalisation sociale. Avec la crise du coronavirus, le fait de devoir les isoler encore plus pour les protéger a fait prendre fortement conscience de l’isolement des personnes âgées et montré de manière crue et médiatique leur vulnérabilité comme à chaque crise ».
S’occuper de nos proches : 64% des Français en mesurent la difficulté.
Ronan Chastellier : » A la fois la fragilité des personnes âgées et la difficulté à s’en occuper ont été montrées. Cette façon de donner un coup de projecteur a dramatisé ponctuellement le sujet sans pour autant permettre une vraie prise de conscience de l’enjeu de la dépendance. Il y a un effet de bienveillance généralisée, mais fait-on assez pour le 4ème âge ? « .
Placer ses proches en EHPAD : un cas de conscience pour 64% des Français.
Ronan Chastellier : « Toujours ressenti comme une décision difficile à prendre, un arrachement : jusqu’à quand peut-on prendre soin chez eux de ses aînés ? Jusqu’à quel niveau de soin ? Il y a probablement une lutte entre ce qu’on pense pouvoir faire par soi-même et la réalité des soins ».
La crise aurait-elle renforcé le lien entre les plus vieux et les plus jeunes ? C’est l’avis de 57% des 18/34 ans.
Ronan Chastellier : « S’il y a eu un sentiment d’infantilisation pour les plus âgés, brutalement projetés dans la catégorie des personnes vulnérables, la crise du COVID-19 a aussi polarisé l’attention sur les plus fragiles, les a remis au centre de l’attention. Les plus jeunes se protégeant pour ne pas faire courir de risque aux plus âgés, ayant créé une véritable « chaîne » générationnelle. »
Devrions-nous écouter davantage les mots sages de nos proches ? C’est ce que pensent 76% des Français.
Ronan Chastellier : « Il y a un désir d’authenticité fort dans notre société. Les aînés incarnent la tradition, le bon sens, la sagesse et l’expérience, autant de qualités dont on se souvient dès lors qu’on est dans une période difficile. Les moments passés avec les aînés ou les anciens sont considérés comme vrais, authentiques, d’une simplicité positive ».